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Bienvenue sur ce site d’étude sur le mariage dans l’Égypte ancienne.

 

Il contient un certain nombre d’informations nouvelles sur le droit et la religion ayant eu cours durant les 3000 ans environ de cette civilisation ;

Toutes ces informations seront confirmées par un livre (en préparation) sur la cérémonie de mariage.

 

© Laure de Lamotte 

 

P.S.

La vérité (lat. veritas, de verus, vrai), est l’adéquation entre la réalité et l’homme qui la pense (définition du dictionnaire Larousse).

 

Introduction

    Pour les égyptiens anciens, toutes les créatures de l’univers matériel, mais aussi les mythes, les rituels, les institutions (comme le couronnement, cf. Le bandeau SeshedLe trône royalLes deux ‘bas’) et en particulier l'institution du mariage - l'union officielle d'un homme et d'une femme appelés respectivement par les termes juridiques « époux, hj » et « épouse, ḥmt » - trouvaient leur vrai sens dans le « dieu incarné », ou le mariage :

 

1) du dieu Horus « le grand dieu, nṯr ʿȝ » (TP (=Textes des Pyramides) 252), dont le geste d'enlacement d'Osiris, imite celui de l'épouse en général (cf. Les deux ‘bas’).
 Ce dieu Horus est appelé aussi Rê (cf. TP 570 §1448: « O puissant fils d'Osiris (..) monte pour ce N en ton nom de Rê (...)»).  
 Horus est nommé aussi « Horus dans la maison ‘grand château’ (=épouse) » (stèle de Qahedjet, IIIe dynastie), c.à-d. « Horus uni conjugalement avec ‘le grand château’ », « son œil (l'œil (jr.t, fém.) d'Horus), les dieux, la double ennéade, les deux districts/lions, les étoiles impérissables, les esprits akhou, les hommes (rmṯ), la terre et le ciel, Isis, Maât (etc...) »,

 2) avec son père le dieu Osiris (appelé Horus N sur la stèle de Qahedjet), cet Osiris dont l'homme N, « a pris la forme », c.à-d. la « forme » conjugale du dieu Osiris avec son épouse (la même épouse que celle d'Horus cf. supra et infra).
   De fait, Osiris était aussi appelé « l'horizon (=épouse) d'où sort Rê (époux), ȝḫ.t prt Rʿ jm) » (TP 357, 364) et inversement, « Intérieur (=Rê) du palais (=épouse), ẖn ʿh » (TP 357)). Car l'époux et l'épouse ne formait qu'un seul corps (ẖ.t, TP 370).
   Osiris/Rê N enlacé par Horus (stèle de Qahedjet) ou Amon-Rê (cf.L'enlacement par un dieu, fig. 2,3,4 ), pouvait être remplacé dans cette attitude, par Amon-Rê lui-même, enlacé par une « épouse du dieu » dans le rôle d'Isis/Maât, l'œil (=épouse) d'Horus (cf. L'enlacement par un dieu). 
   Osiris était appelé le « ka (esprit divin, époux) » de son fils Horus (TP 357, 364)
   Ainsi le dieu Osiris/Horus/Rê vivait éternellement avec son épouse, « l'œil d'Horus, Isis, Maât, les dieux, la double énnéade, etc...», épouse qui était son corps djet (=épouse) (TP 41, 77, 224, etc...)) ou Khet (ẖ.t, TP 370). Et chaque homme pouvait être appelé Osiris N/Horus N/Rê N, et donc identifié à ces dieux, à la seule condition qu'il soit bien uni à l'épouse de ces dieux, i.e. Isis, Maât, les dieux, l'horizon, le palais, etc...

    Ce mariage entre le dieu Horus et Osiris N (= l'homme divinisé), était décrit comme l'union des ‘deux bas’ (cf. Les deux ‘bas’), union incluant ou impliquant le mariage d'Osiris N avec l'épouse d'Horus, i.e. les dieux, la double ennéade, l'oeil d'Horus, Isis, Maât, etc...permettant à ce dernier Osiris N de devenir lui-même un Horus N, ayant la même épouse (=corps) qu'Horus.

      Il fallait ce mariage car le corps d'Osiris N avait subi une triple blessure (nknt, jy TP 215, 255, 256) :
1) par noyade  (cf. la noyade d'Osiris est décrite avec le verbe « mḥ, être immergé, se noyer,  cf. TP 33,  364, 423,  §24, 766, § 615; cf. aussi, mentions des « nb(w).t, parties noyées » du corps d'Osiris, TP 606 §1683-1685)
2) et par amputation/découpe des membres et dispersion (cf. les « dmȝ.t, parties coupées » du corps d'Osiris TP 606 §1683-85, TP 437, 483, 610).
3) par mutilation de l'oeil, et émasculation, lors du combat entre Horus et Seth pour obtenir cet oeil symbolisant tout le corps (=épouse) d'Osiris (TP 724 (var. de TP 524)).
 Cette triple blessure fut infligée par le dieu Seth, sauf pour l'émasculation infligée par Horus à Seth.

       Or le mariage d'Osiris et d'Horus permettait à Horus de panser (wt) cette triple blessure (nknt) corporelle et d'amour conjugal d'Osiris, cette maladie (mr) de la « patte (wʿrt) », de ce « doigt (ḏbʿ) d'Osiris ainsi « bandée (wt) » avec le «  bandeau sšd »(=les dieux, épouse, TP 519 (cf. Le bandeau Seshed).
        En effet Horus « donnait » ses propres membres (= son oeil, les dieux) comme épouse à Osiris. Ces membres (symbolisés par l'oeil),  devenaient alors les propres membres manquant (=épouse) d'Osiris.
     
         Cette blessure était cause de la « force (wsr, nḫt = l'épouse)» et de la «protection, mkt » d'Osiris/Horus (TP 255: N est  « celui qui est fort  (wsr) au moyen de sa blessure »; TP 256: « son oeil (= épouse) est sa force/victoire (nḫt), sa protection (mkt, = épouse) est au moyen de ce qui a été fait contre lui »).
          Car, par ce mariage, le dieu Horus, en s'unissant à Osiris N, devenait akh (esprit lumineux) (TP 357, 368, 664C), i.e. comme Osiris, qui était « l'horizon akhet (épouse) d'où sort Rê (époux) », et inversement « l'intérieur ( Rê) du palais âh (ʿh) (épouse) » (supra). Le double jeu de mot (akhet et âh) avec l'esprit akh, souligne la nature de lumineux akh d'Osiris, grâce à son épouse (l'horizon akhet et le palais âh).

         De plus, le dieu Horus, en « donnant » les membres noyés, coupés, comme épouse à Osiris N, « faisait vivre » (TP 570, 573, 592, 606) « purifiait, sʿb » (TP 606) Osiris N, donnait « la forme d'un dieu, jrw nṯr » (TP 424), son intégrité, à Osiris N.  
         Ce mariage était une ALLIANCE, c.à-d. une union conjugale entre une personne créée Osiris N uni au dieu Osiris/Rê, avec le dieu Horus/Rê. Or les dieux Osiris/Rê et Horus/Rê étaient incréés (« qui est venu à l'existence de lui-même (ḫpr ḏs=f) » (TP 587). 
  

          Il s'agissait bien d'un mariage entre Osiris et Horus, entre le père et le fils, comme en témoigne entre autres, le geste du dieu Horus « protégeant » son père Osiris N,  à la manière de l'épouse vis-à-vis de son époux (cf. Les deux ‘bas’). 


         Ce mariage divin entre Osiris N et le dieu Horus, était le point central, le but de la religion égyptienne ancienne (cf. infra « Fausse porte », Textes des Pyramides).

         Tant et si bien que toute cette religion a pu être transposée, au Nouvel Empire, en des Chants d'Amour conjugal standard (par ex. cf. infra Le trône royal II ;  Le vêtement royal ; La mère, le lait ; La mère et la jeune fille ; Les deux ‘bas’ (fin de cette page), L'enlacement par un dieuetc....)

 

© Laure de Lamotte


 

    Les sources :

   Cette étude est concentrée sur les Textes des Pyramides dont j'élabore la traduction en suivant le texte hiéroglyphique publié par J.P. Allen (édition synoptique en ligne : http://eegyptology.blogspot.fr/2013/07/allen-new-concordance-of-pyramid-texts.html ; mise à jour en 2019 : http://ancientworldonline.blogspot.com/2013/07/a-new-concordance-of-pyramid-texts.html), et en confrontant ma traduction avec celles de
- R.O. Faulkner, The Ancient Egyptian Pyramid Texts, Oxford, 1969,
- J. P. Allen, The Ancient Pyramid Texts, Atlanta, 2005 (téléchargeable : http://phantocomp.weebly.com/uploads/1/9/8/3/19830307/pyramid_texts_-_james_p_allen.pdf ) 
- et du Thesaurus Linguae Aegyptiae ( http://aaew.bbaw.de/tla/index.html ).

 

Pour la localisation des textes :

 

 Capture d e cran 2017 04 03 a 16 12 24

(J. P. Allen, The Ancient Pyramid Texts, Atlanta, 2005, p. 10)

 

Pour le nom des pièces, nous avons choisi les lettres entre parenthèses, des publications en français :

Pieces

 

Pour les murs et les sections:

Mur section registre

 

Pour la correspondance des formules des Textes des Pyramides avec des textes plus récents, cf. Thomas Georges Allen, Occurences of Pyramid Tetxts with cross indexes of these and other egyptien morturay texts, SAOC 27, 1950 (téléchargeable sur ce lien :  https://oi.uchicago.edu/research/publications/saoc/saoc-27-occurrences-pyramid-texts-cross-indexes-these-and-other-egyptian

 

 

 

 

 

 

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P.S.

Le vérité (lat. veritas, de verus, vrai), est l'adéquation entre la réalité et l'homme qui la pense (définition du dictionnaire Larousse).

 

Pour les égyptiens anciens, toutes les créatures de l'univers matériel trouvaient leur vrai sens dans le « dieu incarné », ou dans le mariage du dieu créateur avec l'humanité.

 

Date de dernière mise à jour : 16/11/2021

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