Le soleil et la lune

 

Nouvelle interprétation sur le bas-relief représentant les époux Kahai et Meret-ites, Ve dynastie,Saqqara, mur Ouest (photo supra).


L’« époux » (hy, terme officiel, juridique, pour désigner l’époux),  dont la peau est rouge représente le dieu créateur solaire Rê, et l’« épouse » (Hm.t, terme officiel) a la peau jaune sur le corps, mais son visage est blanc comme la lune appelée aussi l’oeil («jrt»(féminin)) d’Horus ou de Rê.

L’époux et l’épouse étant comparés respectivement au soleil et à la lune, il s’ensuit que le mariage était l’union unique, sans partage, stable et perpétuelle, sans reprise, d’un homme et d’une femme en vue fonder une famille, pour le bien de celle-ci comparée au cosmos.

Ainsi la famille devait se développer dans le cadre d’un amour conjugal unique dont le degré d’intimité (enlacement serré représenté sur la fausse porte de Saméri, infra), d’intensité, de stabilité devait non seulement « élever » (infra, TP 272) les enfants mais aussi la société toute entière comme en témoigne le symbolisme de la fausse porte :

   Notre logo ci-dessus représente un époux Kahai et son épouse Meret-ites, Vème dynastie,Saqqara, mur Oues

fausse porte de Samery

    Stèle fausse porte de Sameri, Vème dynastie, Saqqara. (conservée à Bologne)

 Citons l'exemple de la stèle fausse porte de Sameri, Ve dynastie, Saqqara. (conservée à Bologne, Ht. 173 cm)
Face à face entre Sameri et sa mère sur le panneau central, et enlacement des époux sur le pilier gauche. L’épouse est dite « pensionnée (jm??.t) auprès de son époux ».

 

Cet enlacement des époux, symbole de l’union du dieu Rê (l’époux) avec l’humanité (épouse) (infra), avait la même signification que :

- l’homme avec son bâton, cet homme portant le titre de « connu du roi (=Rê) »,

- et la respiration du lotus (=Rê) (montant droit).


Les montants de la porte symbolisent donc l’humanité/société unie de manière stable et durable à Rê/Horus. Ces hommes ne menacent pas de faire s’écrouler la porte par des révoltes, des infidélités (tḫtḫ, infra).


Tandis que le «petit» côté qui « relie en haut » les deux montants, symbolise Horus/Rê le pharaon, comme nous l’apprennent les Textes des Pyramides :


TP 272 (W/A/S ; T/P/S) :
O hauteur qui n’est pas réunie (q?jt n dmm?=s), portail du Nou (ʿrrwt nt Nw) (=les montants de la porte sans le linteau)
N est venu à toi (jy~n N jr=k), donne que cela soit ouvert pour lui (dj jwnt n=f nw)
Car N est ce petit là (N pj šrr jm) (=le linteau)
N est la tête des suivant de Rê, il n’est pas la tête des dieux de perturbation (jw N tp n šmsw Rʿ, n N pn tp nṯrw tḫtḫ) (=les montants).

       Ainsi la forme de la porte symbolisait la société égyptienne réunie sous l’autorité du pharaon. La disposition de la porte avait encore un autre symbolisme : le déterminatif de la porte (dans l'expression « portail du Nou »), est l'image de l'angle haut droit de la porte, cf. photo infra). 

    Il s'ensuit que le roi était le « petit » signe du roseau (dans le substantif nswt désignant le roi (=Rê)), au centre du linteau de la fausse-porte de Saméri et de beaucoup d'autres fausses-portes. Ce signe nswt indiquait la clé de voute, car le roi était la « tête » réunissant les montants/la société/ «les suivants de Rê », formant son corps djet, ses membres (article à venir).  Le souverain formait donc un seul corps avec son peuple, car il en était l'époux/tête depuis son couronnement /mariage avec l'humanité (autres articles sur les massues).

 

Le mariage figuré sur le montant gauche, était donc un pilier de la société, un facteur vital de stabilité sociale, car il était le symbole de l'union de la société/humanité à Rê.

Il était la « hauteur » et la « porte » pour accéder à l’au-delà, i.e. l’union définitive ou plénière du défunt-Osiris avec Rê.

(cf. aussi la fausse porte de Sn-wḥm, où l'enlacement des époux est représenté sur le panneau central de la fausse porte ; et le faucon Horus sur un pavois, forme l'élément central du linteau de la fausse-porte « Fausse porte », Textes des P ).

 

Laure de Lamotte ©  (CV sur academia edu, au nom de Laure Siben-de Lamotte)

 

Copyright 1868YF

Faceface entre Sameri et sa mère sur le panneau central, et enlacement des époux sur le pilier gauche. L'épouse est dite «

  13177099 1608882326097532 286204277998866107 n 1

détail de la fausse porte de Sameri.

 

pensionée auprès de son époux ».


Cet enlacement des époux, symbole de l'union du dieu Rê (=l'époux) avec l'humanité (=épouse) (infra), avait la même signification que l'homme avec son bâton « connu du roi (=Rê) », et la respiration du lotus (=Rê) (montant droit).
Les montants de la porte symbolisent l'humanité unie de manière stable et durable à Rê/Horus. Ces hommes ne menacent pas de faire s'écrouler la porte par des révoltes, des infidélités (t?t?, infra).
Tandis que le «petit» côté qui « relie en haut » les deux montants, symbolise Horus/Rê le pharaon, comme nous l'apprennent les Textes des Pyramides :


TP 272 (W/A/S ; T/P/S) :
O hauteur qui n'est pas réunie (q?jt n dmm?=s), portail du Nou (?rrwt nt Nw) (=les montants de la porte sans le linteau)
N est venu à toi (jy~n N ?r=?), donne que cela soit ouvert pour lui (dj jwnt n=f nw)
Car N
est ce petit là (N pj šrr jm) (=le linteau)
N est la tête des suivant de Rê, il n'est pas la tête des dieux de perturbation (jw N tp n šmsw R?, n N pn tp n?rw t?t?) (=les montants)

 

Le mariage était donc un pilier de la société, un facteur vital de stabilité sociale.

Il était « la hauteur » et la « porte » permettant au défunt-Osiris d'accéder à l'union définitive au dieu Raure de Lamotte © (CV sur academia edu à Siben-de Lamotte)

Date de dernière mise à jour : 10/09/2021

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